Sauter par-dessus les chameaux
Le saut à dos de chameau, sport populaire, est profondément ancré dans le patrimoine du Yémen. L’histoire de ce sport remonte à l’Antiquité dans le pays, mais il a connu de longues périodes d’interruption avant d’être relancé par les membres de la tribu yéménite « Al-Zaranik » lors des célébrations de mariage. Ce sport est étroitement associé à la tribu « Al-Zaranik », l’une des tribus les plus importantes du Yémen résidant dans les zones côtières de Tihama, dans la province yéménite d’Al-Hudaydah.
Les champions de ce sport résident dans le désert de Tihama au Yémen, où ces jeunes hommes s’affrontent en démontrant leurs compétences exceptionnelles en sautant par-dessus autant de chameaux que possible. La compétition commence par le saut par-dessus un chameau et atteint son apogée lorsque les concurrents tentent de sauter par-dessus cinq chameaux. Le vainqueur est déclaré héros, gagnant l’admiration et le respect de tous.
Le saut à dos de chameau simule les performances de combat pour lesquelles la tribu « Al-Zaranik » est connue. La pratique de ce sport est liée à la situation géographique, où le chameau est considéré comme un symbole du désert où vivent ces athlètes, connu sous le nom de « Désert de Tihama ». Les enfants de la tribu commencent à apprendre ce sport dès l’âge de sept ans, en commençant par sauter par-dessus un chameau allongé sur le sol, et en progressant progressivement jusqu’à sauter par-dessus deux chameaux. Au fil du temps, ils apprennent les techniques de saut à l’aide de bâtons et développent continuellement leurs compétences jusqu’à pouvoir sauter par-dessus sept chameaux.
La piste de saut à dos de chameau possède un cahier des charges précis, avec une longueur allant de cinquante à soixante mètres. Cette distance est divisée en deux tiers, le premier tiers étant réservé à la course à pied, le deuxième tiers au processus de saut et le dernier tiers de la piste est réservé au placement de ce que l’on appelle le « Meythab », un petit dôme qui s’élève à une vingtaine de centimètres au-dessus de la surface du sol et est composé d’un mélange d’herbe, de terre et d’eau.
Après avoir placé le « Meythab », les chameaux sont alignés étroitement sur une seule rangée, et il est obligatoire que tous les chameaux aient la même taille. Le joueur court le long de la piste de course, puis utilise ses pieds nus pour sauter par-dessus le « Meythab » et réussir à atterrir de l’autre côté. Ce versant est principalement recouvert de sable, ce qui distingue la piste de saut à dos de chameau et constitue un élément essentiel de ce sport traditionnel.